vendredi 12 mai 2017

« Le plongeur » de Stéphane Larue, prix des libraires 2017 du Québec



« Le plongeur »,  le premier roman de Stéphane Larue a remporté cette année le Prix des libraires 2017 du Québec. Paru aux éditions Le Quartanier à Montréal  en octobre dernier, il nous plonge dans l’univers de la restauration, celui de La Trattoria de l’avenue du Mont Royal, avec son héros Stéphane,  un jeune homme à la dérive, joueur compulsif et artiste en train d’engouffrer son talent dans le trou noir de son existence. Le commentaire du jury est le suivant : « Grand roman d’apprentissage au cœur du Montréal nocturne, le plongeur possède des qualités littéraires inégalées : un style hyperréaliste d’une adresse singulière, une maîtrise intrinsèque de son sujet, un univers de références et de codes qui sortent définitivement de l’ordinaire et une connaissance du patrimoine littéraire, grande source d’influence. Un premier roman des plus impressionnant où l’auteur démontre qu’il est en pleine possession de ses moyens ».
Voici le résumé du livre.
« Nous sommes à Montréal au début de l’hiver 2002. Le narrateur n’a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Étudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s’endette, aspiré dans une spirale qui menace d’engouffrer sa vie entière : c’est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement.
C’est à ce moment qu’il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d’amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l’alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant Virgile de la nuit.
On découvre ainsi le train survolté d’un restaurant à l’approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d’entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C’est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéopoker, traversant les cercles d’une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes.
Œuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, Le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d’apprentissage et roman noir, poème sur l’addiction et chronique saisissante d’une cuisine vue de l’intérieur, Le plongeur est un magnifique coup d’envoi, à l’hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de Dostoïevski, de L’homme au bras d’or de Nelson Algren et du premier récit d’Orwell, celui d’un plongeur dans le Paris des années vingt ».

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