vendredi 23 novembre 2012

Les 8ème Rencontres François Rabelais, Tours

 
« La représentation de la cuisine dans les beaux arts », c’est le thème de la première table ronde qui a inauguré les 8èmes rencontres François Rabelais qui s’est ouvert à Tours ce matin, animée par Jean Claude Billiet, inspecteur général de l’éduction nationale. Le sujet fut abordé sous l’angle du cinéma avec Cristina Bragaglia, professeur de sociologie à l’université de Bologne, sous l’angle de la peinture avec Valérie Boudier, maître de conférences en arts plastique à l’université de Lille, sous l’angle de l’écrit avec Nelly Labère, maître de conférences en langue et littérature à l’université de Bordeaux III. Dans les beaux arts, la cuisine est la seule qui fait appelle aux cinq sens. Auquel cas, comment rendre compte de son goût, du ressenti lors de la dégustation, de son visuel ?  Les peintures sur la cuisine représentent peu les plats cuisinés finis, mais plutôt les produits à l’état brut. Leurs couleurs reflètent mieux l’appétence. Une pomme de terre à l’état brut serait plus appétissante qu’une purée de pomme de terre blanchâtre ! Dans la littérature, les mets sont évoqués par liste. Ces listes de recettes « tranchent » le texte et le « farcissent ». Ils reflètent le statut social du héros, son identité sensoriel, culturel. La difficulté dans la littérature, c’est aussi rendre compte des saveurs d’une autre culture avec son propre vocabulaire. Dans le cinéma, Cristina a choisi d’illustrer son propos avec une séquence du film Ratatouille, au moment où l’inspecteur goûta à la fameuse ratatouille qui lui fit d’emblée rappeler celle que lui confectionnait sa mère ! En quelques scènes stéréotypées, le film réussit à faire passer l’identité du terroir de la Provence à travers la recette de la ratatouille, le bouleversement des sens et l’émotion qu’arrivent à faire naître sa dégustation nécessairement délicieuse, l’identité personnel et émotionnelle de l’inspecteur. Au final, on se rend compte que l’être humain cherche son identité dans l’art. Il crée lui-même son identité à travers sa propre image, à travers des représentations. La cuisine n’échappe pas à cette règle. D’autres idées fortes furent échangées lors de cette table ronde. Vous pouvez lire le rendu compte complet  de cette table ronde, des autres tables rondes et ateliers avec « Les cahiers de la gastronomie » aux éditions Menu Fretin qui s’est associé avec l’IEHCA. Pour les ateliers de l’après midi, une grande déception pour les personnes inscrites à l’atelier n° 2 « Happening de Performance de cuisine moléculaire » avec Thierry Marx, parrain de cette édition. L’atelier fut annulé. Le chef du Mandarin Oriental ne sera présent que demain ! La deuxième table ronde de la journée « Artistes et artisans au diapason : des chefs multicartes » fut très intéressante.
Ces Rencontres François Rabelais sont toujours un moment d’enrichissement en termes de savoirs, de rencontres, d’échanges, de découvertes d’autres cultures avec des intervenants de grande qualité. L’organisation et l’accueil sont toujours parfaits. Pour connaître la suite du programme pour demain, cliquez ici.

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