dimanche 24 mai 2015

La délicieuse promenade littéraire et culinaire de Ryôko Sekiguchi, Maison de la Culture du Japon Paris



Ce rendez-vous littéraire à la Maison de la Culture du Japon hier, sur une « Promenade littéraire et culinaire » me donne tout simplement l’envie de relire « Le club des gourmets et autres cuisines japonaises » de Ryôko Sekiguchi. Plusieurs auteurs dont elle a fait référence hier se trouvent dans ce livre, avec dix gourmets littéraires du XIIème siècle à nos jours. Vous avez Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai,  Kanoko Okamoto, Jun’ichirô Tanizaki... L’éclairage en plus sur sa passionnante conférence d’hier, c’est le rapport des écrivains japonais à la cuisine et aux boissons, non seulement dans leurs œuvres mais aussi dans leur vie. Sur l’époque actuelle, ce sont les « produits dérivés » sur les livres des auteurs, déclinés en livre de cuisine qui font la singularité du Japon.
Ainsi, dans les romans d’Haruki Murakami, ses personnages font beaucoup la cuisine au lieu d’aller au restaurant. Des « livres dérivés » proposent les recettes de ses personnages, avec des plats vaguement occidentaux, faciles à réaliser. Ils permettent aux lecteurs de se projeter concrètement dans l’univers de l’auteur, d’en goûter la saveur. Autre exemple avec Ikenami Shôtarô, spécialisé dans les romans historiques de l’époque Edo. Le livre dérivé donne les recettes historiques de cette période. 
L’auteur va cuisiner lui-même et  proposer un guide des restaurants de l’époque Edo à Tokyo. Ainsi, nous avons un va et vient entre la réalité et la fiction, un mélange entre fiction et réalité ! L’auteur préféré de Ryôko Sekiguchi, c’est Jun’ichirô Tanizaki. Elle a clôturé sa conférence par la lecture d’un extrait de son club des gourmets : « Sans doute, chez les membres du Club des Gourmets, l’amour de la gastronomie ne le cédait-il en rien à l’amour des femmes. Ils formaient une brochette d’oisifs uniquement occupés à jouer, acheter des femmes et se délecter de mets raffinés. La découverte de mets singuliers et de denrées rares leur était une spécialité et une fierté, comme on se vante de savoir dégotter les jolies femmes. Ah, s’ils pouvaient trouver un chef capable de leur créer ces goûts… » !

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